Dans la tradition orthodoxe, il est impératif que le cœur du bois soit orienté vers le soleil, c’est-à-dire vers la face avant de la planche. En conséquence, avec le temps, la planche tend naturellement à s’incurver légèrement, adoptant progressivement une forme courbée semblable à celle d’une tuile. Ce processus est inévitable et fait partie des principes fondamentaux de l’ébénisterie, car le bois a tendance à se courber vers son cœur.
Une icône, même peinte sur un support vieux de 500 ans, est considérée comme une matière vivante. Le bois continue d’évoluer avec le temps, réagissant aux variations saisonnières et à l’hydrométrie.
Il est crucial de choisir un bois parfaitement sec et sans noeuds traversants. Le fil du bois doit être régulier pour permettre une rétraction et une dilatation harmonieuse au fil des saisons. Les icônes sont généralement peintes sur des planches de tilleul, de pin ou de peuplier, choisies pour leur faible teneur en résine et sans imperfections. Le bois est séché jusqu’à deux ans.
Selon la tradition orthodoxe, le cœur du bois doit être orienté vers le soleil, c’est-à-dire vers la face visible. Cette orientation entraîne naturellement une légère courbure du bois avec le temps, semblable à une tuile.
Bien qu’une traverse au dos de l’icône puisse ralentir le processus de courbure, elle ne l’empêche pas complètement. Trop contraindre le bois peut causer des fissures. La traverse aide également à maintenir une distance entre l’icône et le mur, favorisant la circulation de l’air et prévenant l’humidité et la moisissure.
L’utilisation de tenons et mortaises, tout en gardant le cœur orienté vers le soleil pour chaque pièce, permet de répartir l’effet de courbure. Ainsi, une planche composée de plusieurs pièces assemblées sera plus stable qu’une planche d’un seul tenant, même si cette dernière peut sembler plus esthétique.